IX

Norah,
Ma tête est une auberge espagnole.
Tu désertes ma tête.
Ma tête sent le renfermé. Sent le vide.
Tu accapares le renfermé. Le vide.
Il y a cette zone. Atemporelle.
Ce no man’s land.
Je suis dedans.
Tu es derrière. Tu es devant.
Je suis dedans.
Tu es quelques gamins belligérants.
Avec des armes de destruction massive.
Des mitraillettes, des fleurs dans les canons.
Il y a cette mémoire. Aussi.
Atemporelle. Naturellement.
Minée de souvenirs.
C’est drôle, tout de même.
Les mines se régénèrent.
Avec des béquilles, en bonus.
Comme dans un jeu vidéo.
Beat them all.
Mais je ne bas personnes.
Le divin est en ces gamins.
Tu me pénètres.
Et sans me décortiquer.
Tu m’exploses mille fois l’heure.
Je suis une ligne fermée en forme d’homme.
Et dedans, plein de morceaux organiques.
Et à chaque secousse, une nouvelle forme de vie.
Fondamentalement douloureuse et inutile.
Un OVNI.
Objet velu non identifié.
Et puis, il y a cette fiction.
Elémentaire.
Basique.
Et moi. L’Animal.
Et toi. Le Divin.
Et on court à contre-évolution.
J’en peux plus, chérie.
Déconne pas avec la manette.
Et débranche, quand tu termines.

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